Des banderoles aux balcons fleurissent !
Nous avons à Sète un magnifique espace vert qui en ces jours de torpeur caniculaire nous octroie toute sa fraîcheur sous les ombrages de ses arbres majestueux. Ce cadre idyllique, c’est le Jardin du Château d’Eau, rebaptisé récemment Parc Simone Veil. Cet espace paysager et arboré vient d’être rénové, il est soigné par un personnel communal dévoué et attentionné tant pour le jardin que pour les promeneurs. Ce parc est aussi un lieu de mémoire et d’hommage avec son monument aux morts central témoignant de l’engagement des Sétoises et Sétois dans l’histoire de leur pays.
Ce matin du 14 juillet 2022, il n’y a pas eu d’inauguration pour la rénovation et l’ouverture au public du jardin, ni de commémoration officielle pour cette journée fondatrice de notre République. Mais à 10h, des Sétoises et Sétois, des amoureux de Sète, des riverains, se sont retrouvés pour répondre à l’invitation que leur avait adressée le Collectif sétois Bancs Publics en lutte contre le projet de parking souterrain de la place Aristide Briand, à deux pas de ce magnifique jardin. Cette invitation pour ce jour remarquable, avait pour but de découvrir ce qui avait fleuri aux balcons des rues adjacentes Député Salis et Maire Aussenac dans la nuit du 13 au 14 juillet : une ribambelle de banderoles scandant « Non au parking ! » pour manifester le refus de ce projet aberrant. Près de trente banderoles ont pu ainsi être décomptées depuis les allées somptueuses du Château d’eau pour commémorer à notre façon le 14 juillet.
Quelle force et quelle détermination dans le calme et la bonne humeur. Merci aux riverains de manifester ainsi votre soutien à notre lutte commune et votre opposition à ce projet.
Cet îlot de verdure du Jardin du Château d’eau est dans le prolongement de la place Aristide Briand et ses tilleuls argentés qui commencent à atteindre une hauteur bienfaisante. Ce sont les deux poumons verts de notre centre ville méditerranéen aux rues étroites et encaissées. Que serait cette place Aristide Briand aujourd’hui si nous ne nous étions pas opposés cet hiver à ce projet d’un autre âge de parking souterrain ? Un trou immense, béant, soulevant poussières et gravats dans un rodéo d’engins gigantesques et assourdissants. Un enfer étourdissant avec des températures à plus de 30 degrés sous abri, un espace en centre-ville suffocant et privé de végétation. Une pollution sonore et environnementale, néfaste pour la santé de tous et surtout des plus fragiles. Un espace de verdure détruit pour les familles venant trouver de la fraîcheur et de l’air dans cet été caniculaire.
L’eau souterraine et les vestiges archéologiques. Il faut savoir aussi que ce projet de parking souterrain de 300 places, en creusant profondément le sous-sol, détruit un équilibre fragile en bloquant et détournant les nappes phréatiques souterraines abondantes provenant du Mont Saint-Clair. C’est une réalité expertisée, le sous-sol de la place regorge d’eau. Cette eau nourrit les arbres et ceux-ci l’épongent en partie. Cette richesse en eau présente depuis des siècles est bien connue des historiens qui ont étudié en partie certains vestiges archéologiques liés à ces flux phréatiques. En effet, avant d’être esplanade, cette place fut un jardin potager, des puits et canaux souterrains ont été construits. Ils donnaient une ressource abondante en eau pour la Ville. Des puits en témoignent encore l’existence dans les immeubles limitrophes de la place. Malheureusement, les travaux prévus pour ce parking saccageront ces vestiges sans attendre la moindre expertise. Toute une partie de notre patrimoine historique sera détruit avec les coups de pelleteuses qui ne s’arrêteront pas dans leur volonté de destruction.
Des actions en justice vont se faire très prochainement pour contrer ce désastreux projet de parking souterrain sous l’Esplanade centrale. Nous vous tiendrons au courant.
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