Sète, une morphologie urbaine singulière

La circulation 

L’île de Sète est particulière, en ce sens qu’elle ne possède que trois entrées pour plus de 45000 habitants, ce qui entraîne une saturation inévitable de véhicules, qui prend des proportions paralysantes en période touristique, notamment en centre-ville aux rues étroites et imbriquées. La problématique de ces voies d’accès et de cette circulation à Sète, incite à trouver des solutions pour que les voitures circulent le moins possible dans le centre historique.

Un parking en plein cœur de ville augmenterait le flux de véhicules entrant et sortant, vers un centre aux accès déjà réduits par le nombre limité de ponts. Toutes les préconisations urbaines, architecturales et patrimoniales recommandent de nos jours des stationnements hors du centre-ville.

Dans sa communication, la municipalité dit s’inspirer de l’exemple célèbre de Pontevedra en Espagne. Or dans cette ville de 83 000 habitants, c’est exactement le contraire qui est fait depuis 15 ans : le centre-ville, interdit aux voitures (sauf aux professionnels, urgences et handicapés), est devenu entièrement piéton. Et autour du centre, à moins de 15 minutes à pied, ont été construit de grands parkings de dissuasion gratuits.

Les arbres, régulateurs thermiques 

Outre leur aspect esthétique, la fonction fondamentale des arbres dans la plupart des villes du sud de la France, est la régulation thermique. Cela exige des arbres de hautes tailles permettant à la chaleur de monter dans les frondaisons, seule façon de garantir la fraîcheur au sol. Ils ont fait de toutes ces places typiques méditerranéennes des lieux conviviaux et appréciés. Ces arbres nécessitent un sous-sol profond pour pouvoir s’enraciner et prendre toute leur dimension.

Les tilleuls argentés plantés sur la place concernée en remplacement des anciens platanes malades, pourraient atteindre jusqu’à 28 mètres de haut. Ils ont été plantés en pleine terre en 2016 et 2017, alors qu’ils avaient déjà six ans. Ils sont considérés comme arbres remarquables et alignement à préserver par l’Agence Régionale de la Biodiversité (ARB) et définis comme tels dans le Plan Local d’Urbanisme de Sète, avec leur emplacement précis sur la Place Aristide Briand.

Il sera impossible de les remplacer par des arbres aux caractéristiques semblables plantés sur un terre-plein posé sur le toit d’un parking enterré à moins d’un mètre de profondeur. Les plans précis de construction du parking remis aux entreprises qui soumissionnent à l’appel d’offre montrent d’ailleurs clairement qu’aucune réservation pour laisser passer les racines des arbres n’est prévue aux deux niveaux de stationnement.

En outre, la configuration géographique de Sète avec le Mont Saint Clair, exige de penser à l’absorption et à l’évacuation des eaux de pluie en favorisant des sols perméables. L’implantation d’arbres, grands consommateurs d’eau, joue d’ailleurs un rôle important dans ce dispositif.

Sans ces grands arbres, cette place ne sera plus ce lieu ombragé où l’on s’arrête, un lieu de vie et de rencontres. Elle deviendra un simple lieu de passage à traverser.